Le secret des étoiles [PV Princesse Luna]

Le soir se levait de plus en plus tôt... l'automne signifiait l'intensification du travail jusqu'à l'hiver.

A peine tirée de mon sommier avant que les derniers rayons solaires bien maigres de cet automne ne disparaissent, j'eus à peine le temps de me préparer convenablement ! La Lune aussitôt levée depuis mon balcon, tout en apercevant Célestia coucher le Soleil depuis le sien, je finis de régler quelques menus détails esthétiques... et voilà que je cassai un chausse-sabot royal d'un faux-pas ! Flûte, c'est précieux ces choses royales aux sabots ! Nul temps d'en faire fabriquer un autre (Et ça prend bien plusieurs jours d’orfèvrerie ces belles choses) que je décidai d'en enfiler un... de "rechange", fait de vulgaire plastique à paillettes. J'eus espéré que les sujets n'y verraient que du feu. Ca faisait un bruit différent quand je marchais, mais... qu'importe, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a, hein !

Et dire que je commençais directement par les doléances nocturnes... je hais les mardis. Oui, tout le monde déteste les lundis, mais je ne suis pas aveuglément la foule bêlante, tout de même ! Rapidement allais-je m'installer sur mon trône (à coté de l'autre vide, plus grand... oui oui, celui de ma soeur) et m'entourer de quelques Batponies lunaristes comme on n'en fait plus : deux près de mon trône, d'autres à l'entrée afin de réguler le flux de plaignants...

Oh oui, "plaignants" était le mot d'ordre ce soir. C'était rarement aussi... fréquenté, les doléances de début de soirée. Une longue file qui en ressortait dehors ! Allez, on prit le premier... bénir son bébé. Oui, bise sur le front, un coup de tampon par magie sur l'épaule comme un vulgaire colis, et ouste. Pourquoi dois-je faire ça ? Ces petits poulains ne sont pas des objets ! Ils n'ont pas besoin que je les valide tels des colis postaux pour qu'ils réussissent !

Aux suivants... c'était par groupes, d'ailleurs. Deux pégases et une licorne de la haute société Manehatten-ienne, accompagnés de leur petite garde rapprochée... juste... POURQUOI !? Ils sont à Canterlot, devant la Princesse de la Nuit ! On ne va pas les agresser, bon sang de Lune !

Votre Majesté, permettez-moi, en tout respect tout honneur, de dire au nom de notre attroupement noblemement noble que votre immense tour est une PURE HORREUR. Nous demandons immédiatement sa déconstruction dès que possible, elle va salir notre belle et grande métropole de son ombre meurtrière, tant elle est démesurée. Et d'un noir ébène en plus, ha ! Majesté, allons, vous-a-t-on menacée pour en venir à pareille mégalomanie ? Cela va faire des mois qu'elle grandit et grandit... de plus, la poussière qu'elle génère par son chantier salit nos façades.

...après un soupir plus tard, je me rendis compte... que c'était la soirée des FOUS !! L'Univers a décidé de m'adresser un gros geste insultant à mon visage !? Le chausse-sabot qui se casse, les doléanciers qui sont insupportables... Mais ce fut quand même avec calme que je leur répondis, du haut de leur "snobisphère" complètement insultante, de par ma stature plus haute que la leur. Non, ce que je pense à leur égard n'est pas snob, je suis Princesse et eux Nobles ! JUSTE NOBLES ! Assez de casser la porcelaine !

Hum... vous me voyez navrée que vous ayez fait ce chemin de Manehatten juste pour houspiller et contester ce qui a été décidé par la Municipalité de la ville et moi-même. Mais je ne vais pas céder parce que trois grands nobles ne sont pas contents, tels de vulgaires poulains ! Ce projet a pour but de moderniser cette si "belle" métropole en perte de vitesse par rapport aux autres contrées du monde. Alors cessez de penser à vos montagnes de Bits, d'une parce que ce n'est pas VOTRE argent qui finance ça, et de deux, parce que vos NOBLES vies seront bien trop courtes pour admirer le résultat ! Alors vous allez faire comme les vingt-sept autres nobles que j'ai eu à faire tout le mois et, au pire, vous prendre votre mal en patience, tandis qu'au mieux, vous aiderez au chantier grâce à vos ressources, ça n'en sera fini que plus vite. Maintenant, si vous n'avez rien d'autre d'un tant soit peu plus pertinent à me demander... Laissez la place aux suivants avant que je ne décide d'un impot royal de 25% sur la richesse à TOUS LES NOBLES de Manehatten !

Au même moment, un étalon surgit, fraudant la queue, l'air plutôt affolé, tandis que trois sentinelles l'immobilisèrent. De l'agitation, maintenant ? C'en était trop... allez, un coup de Voix Royale de Canterlot, ça fait un bien fou.

Nous ne sommes pas la "boniche" du peuple ! Nous ne sommes pas son défouloir ! Nous passons une mauvaise soirée, et Nous sommes vivante, comme vous tous, et Nous avons aussi besoin qu'on "ne Nous prenne pas la tête", comme disent les jeunes poulains d'aujourd'hui !!

"Nous" Royal, Voix Royale, ton sévère... tout y était pour plonger le château entier dans le silence. Foule, serviteurs, sentinelles... tous. Même les trois sentinelles sur l'étalon terrestre se relevèrent au garde-à-vous, tremblotant et ne faisant rien pour le sortir, car je n'en n'avais pas donné l'ordre.

Une partie, voire même grande partie de la file, sortit à reculons de l'enceinte du château... sans doute se sentaient-ils concernés par ma déclaration. Et enfin, après une longue inspiration et une salle vidée à 75% de sa population... je repris un ton calme et posé.

...que le silence est bon. Enfin, du silence.

Cet étalon terrestre avait l'air décidé, et surtout, contrairement à beaucoup de gens auxquels j'ai eu affaire ce soir, il avait aussi l'air décidé à ne pas me faire perdre mon temps. Bien ! J'avais besoin d'un prétexte pour mettre fin aux doléances... et ce poney qui avait quelque peu l'air érudit ou que sais-je me le servait sur un plateau !

Sans un mot, je pris par télékinésie, englobant dans un bleu profond, le carnet qu'il me tendit, ouvert à la page qu'il désirait me montrer. Effectivement, ce qu'il y montrait me fit hausser un sourcil de doute, tout en expirant, afin de me calmer.

Oh, je vois ce dont il s'agit... effectivement, ça requiert mon intervention, et le plus tôt sera le mieux. Relevez-vous donc, inutile d'aller câliner le tapis de carrelage.

Cette petite pointe d'humour peu subtilement amenée, rien de tel pour espérer calmer les craintes que j'eus apportées l'instant d'avant, avant de me relever de mon trône pour annoncer quelque chose qui sonna à mes oreilles comme un soulagement.

Hem hem... suite au besoin d'un souci urgent demandant mes capacités et mon devoir, j'ai le regret d'annoncer la fin des doléances de ce soir. Je prie aux sujets qui n'ont pas fui de revenir demain soir.

Hé ! On a attendu pour demander votre aide, Majesté ! protesta l'un des rares restants.

Vous m'en voyez navrée, citoyen, mais... d'une, une tâche importante et exceptionnelle requiert mes capacités. De deux, que cela serve d'exemple que j'ai beau avoir responsabilité des Nuits, des citoyens et de leur bien-être, qu'il ne faut pas abuser de l’amabilité avec laquelle je reçois chacun avec équivalence, du plus démuni au plus favorisé, du plus soigné au plus... négligé. Encore navrée si votre doléance est légitime, mais s'il faut chercher des responsables, rendez-vous vers les divers rustres ayant abusé de ce privilège qui a été de venir demander doléance.

Sur ce... bonne nuit à tous.

Ainsi m'éloignais-je du trône tandis que les sentinelles retournèrent dûment à leur poste. Sans évidemment oublier mon "rapporteur de soucis stellaire immédiat" que fut le poney terrestre, que j'invitai à me suivre, d'un geste de la tête.

Venez avec moi, mon brave. Nous allons constater ce souci de nos yeux, le voulez-vous ? Et aussi aurez-vous le plaisir de vous présenter, j'imagine.

N'attendant qu'une seconde avant de reprendre tranquillement le chemin vers mes quartiers d'un pas noble mais calme... enfin, sur le carrelage de la grande salle, après être sortie du tapis, mon faux chausse-sabot de pacotille était audible, que ce fut embarrassant.

Ne prêtez pas attention au bruit, s'il vous prie. dis-je tout en allant dans un des grands couloirs du château.

Juste... Docteur ? Mais Docteur quoi ? N'avez-vous donc pas de nom derrière ?

Ce fut quand même quelque chose qui me frappa, son "nom". Juste "le Docteur"... je n'avais encore jamais entendu un titre sans nom. Il n'est pas le seul docteur en Equestria, loin de là. Mais au moins, si tel était son sobriquet, il était assurément plus intelligent que son apparence le laisse penser.

Mais bon... en tout cas il ne put s'empêcher d'en faire la remarque. De mon chausse-sabot de pacotille... c'est quand même gênant. Beaucoup voient en moi l'image d'une Princesse qui porte des parures égales à son statut... et l'une de ces parures fait totalement défaut.

Hum... l'on va dire que j'ai passé un mauvais début de soirée et que j'ai eu un accident au sabot incriminé. Il a donc bien fallu que j'assure un remplacement avec les moyens du bord, comme feraient la plupart des citoyens...

Et... déjà arrivé, dites-vous ? Et bien... ce n'est point pour lapider le dos de ma soeur, mais durant mon "absence", il y a bien dû avoir ce genre de soucis... disons... une fois par siècle. Ça reste rare, et encore, le ciel était bien moins étoilé en mon absence. Ma soeur avait su "endosser" mon rôle en plus du sien avec brio, mais elle n'avait pas... ce talent, non... cet Art à façonner le Ciel, comme je le fais consciencieusement chaque soir. La Nuit est par nature... sombre et froide. Autant y apporter un peu de lumière et de beauté.

Je connais pratiquement l'histoire de toutes les constellations. C'est techniquement moi qui les ai toutes écrites, il y a fort longtemps, au fur et à mesure. Je crains qu'il soit plus difficile d'en faire de nouvelles aujourd'hui, le ciel est bien rempli sans être saturé. Il y a l'Hydre, l'Ursa Major et l'Ursa Minor (des bêtes mythiques du même nom), le Bélier, le Serpent, le Fer à Cheval, le Croissant, le Dragon, l'Arbre, la Fontaine... et j'en passe. Je me demande comment je fais pour m'en souvenir encore... Ah ah ah...

Nous arrivâmes à mes quartiers, les deux sentinelles se mirent au garde à vous sans se poser de question et sans un mot. Mon invité et moi-même y entrions, tandis que je me dirigeai vers le balcon, ouvrant les baies vitrées de ma magie dans un halo bleu nuit. Jetant un oeil au ciel avec mon fidèle télescope personnel, je parcourrai celui-ci un bref instant avant de me figer, l'erreur dans ma visée.

Je viens de voir l'erreur, cher "Docteur", effectivement, vous aviez raison. Ce genre d'erreur est rarissime, mais celle-ci ne tient pas d'une mauvaise manipulation de ma part... je crains qu'il ne me faille avoir une vue plus globale. Il va falloir me suivre encore, Docteur. En auriez-vous la disponibilité ?

Ainsi lui posais-je ma requête tandis que je ressortais de mes quartiers bien rangés.

Vous le saurez en temps et en heure. Mais je pense que c'est votre soir de chance... la situation m'oblige à vous accorder un grand privilège afin que la situation soit bien réglée. Un privilège dont même ma propre soeur a du mal à obtenir.

Il n'y avait bien que moi pour savoir de quoi je parlais... je ne pensais pas montrer cet endroit à qui que ce soit, mais ce soir fera figure d'exception. Et puis, ce "Docteur" semble bien assez mystérieux et érudit pour tenir sa langue... du secret dépend de sa pérennité.

Alors que nous descendions de nombreuses marches dans l'un des innombrables couloirs du château, il me raconta que son nom venait d'une promesse à lui-même. Sur ce point, je ne pouvais que d'être de son angle de vue, après tout... j'ai fait la même chose, il y a quelques temps de cela, à propos de cette période si tristement connue. Vous savez tous de laquelle je veux évidemment parler.

Je me suis moi-même fait ce genre de promesse. Celle de ne jamais retomber dans le travers qui a causé tant de tort à tous, aussi bien qu'à moi-même qu'à ma soeur ou à tout Equestria. J'imagine que vous le connaissez également... ce travers qui a changé la face du monde... pendants quelques instants, mais qui changea ma vie à tout jamais.

Nulle anxiété s'échappant de ma voix, j'ai appris à en parler de plus en plus ouvertement. Car ce n'est que le passé, et comme je venais de le dire, je me suis juré de ne plus jamais y retomber. Tout plutôt que le royaume paie encore un tel drame.

Gloussant niaisement à ses déclarations tout en le laissant sans réponses, pour la surprise. Nous arrivâmes à une grande porte non-gardée, dans une aile reculée d'un couloir. En l'ouvrant, elle donnait sur un grand escalier cerné par les murs, serpentant dans la pénombre. Il donnait dans les fondations cristallines du chateau, un tentaculaire ensemble de cavernes aux dimensions variables. Seul la section en bas de l'escalier fut un minimum aménagé, le reste laissé tel quel, abandonné au destin. Cette section, stable et plate, aux parois faiblement éclairées par de petites lanternes, était cernée de trois énormes parois rocheuses, le reste des fondations étant plus loin, dans le noir.

A cet endroit tout légèrement aménagé en bas des escaliers ne se trouvait que quelques vieilleries sculptées et divers contenants en bois, tel une cave. Egalement à l'une des parois fut accrochée une tapisserie très... verticale, haute de plusieurs mètres, représentant une grande jument à la crinière étoilée, lévitant et dont cette dite crinière prenait une majeure partie de la tapisserie. Dans cette crinière se situait la Lune et les étoiles, la Nuit elle-même personnifiée dans la chevelure de la grande jument.

Tapisserie cérémonielle:

Il faut toujours que des fanatiques vous vénèrent sans le moindre recul... Docteur, il faut parfois apprendre à croire l'incroyable, à envisager l’inenvisageable. Surtout... à mon âge, il est assez connu que les soeurs royales ont une... vie assez avancée, surtout par rapport à vous. Il faut parfois s'affranchir de réalité et déclarer la logique illogique.

Allant quelque peu à la droite de la tapisserie, le long de la paroi rocheuse, je penchais la tête et inséra ma corne dans une petite aspérité circulaire, puis pivota la tête de manière assez précise. Un gros "CLAC" ainsi qu'un grondement laissaient de suite deviner que mon secret était par ici. Retirant ma corne, la roche devant nous s'ouvrit lourdement tel une porte blindée, juste assez haute pour qu'on passe. Dedans, ce fut le noir complet... mais une passerelle commençait à se matérialiser lentement dans le noir, d'un bleu scintillant. Elle se matérialisait progressivement, à vitesse de marche, et sa distance semblait très importante... jusqu'à finir en promontoire de quatre marches de haut.

J'espère que le noir ne vous effraie pas, Docteur. Venez donc.

Lentement, je marchais sur cette passerelle au milieu du vide, d'un calme assuré, alors que la paroi finit par se refermer longtemps après mon passage, nous plongeant dans le noir, marchant sur cette longue passerelle scintillante, et d'ailleurs cette dernière commençait lentement à disparaitre derrière nous à la même vitesse qu'elle était apparue, heureusement nous étions loin.

Gravissant les quatre marches pour me hisser sur le promontoire, protégés par une petite rambarde de même couleur, j'attendis lentement l'étalon, et tout aussi lentement, la passerelle continuait de disparaitre derrière nous, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le promontoire. Ce seul petit promontoire au milieu du vide sombre, sans aucun repère... comme dans le Néant.

Mise en marche.

Ainsi furent les mots qui résonnèrent de ma voix renforcée, tandis que ma corne luit légèrement, sans aucun mouvement. De gros sons sourds mécaniques se firent entendre de partout, au loin, comme si ces éléments étaient titanesques, immenses. Comme si d'innombrables éléments se mettaient en place dans l'ombre. Après quelques instants à attendre, toujours plongés dans le noir, ma corne luit un peu plus fort, sans le moindre geste.

Mise en magie et lumières.

Rapidement, de nombreux petits points lumineux parsemèrent le vide noir, tel un ciel étoilé. Puis apparut une petite réplique... du Monde, juste devant le promontoire, qui ne devait pas être plus grande qu'un globe de bureau, ainsi que plus loin, le Soleil... et de l'autre coté, un peu au dessus de nos têtes, la Lune... qui faisait la taille d'une balle. Ces répliques flottaient par magie.

Docteur... bienvenue dans le Planétarium de la Princesse des Nuits, mon plus grand secret. Un formidable et fabuleux outil de travail, fruit de plusieurs siècles de cogitation de ma part.

L'étalon avait vu juste, tous ces points représentaient les étoiles dans le ciel, telle une voûte céleste tout autour de nous... au-dessus, devant, derrière, en-dessous... l'ensemble d'étoiles semblait parfaitement sphérique, comme si le Monde était le centre même du ciel.

Émerveillé, il reprit rapidement ses esprits et désigna l'étoile mal placée, complètement déviée. Mais je ne montrais pas le moindre signe d'inquiétude... car étant la jument des Nuits, le Ciel, c'est moi qui le façonne ! Alors ce souci n'allait bientôt plus en être un...

Je ne vous le fais pas dire, Docteur. La constellation du Sablier ne ressemble plus à grand chose, avec cette étoile en moins. Et comme par hasard, c'est l'étoile centrale qui se montre complètement dissidente... Bon, par contre, je n'ai pas nommées toutes les étoiles. Je suis assez imaginative, pas folle.

Voyez-vous, ce formidable outil sert bien plus qu'au visionnage...

Lentement, ma corne luit à nouveau, tandis que le point lumineux incriminé fut entouré d'un halo bleuté, avant de revenir à sa place.

Vous ne pouvez le vérifier d'ici, mais le fait d'avoir bougée cette étoile ici... a réellement déplacée la véritable étoile. Un couteux enchantement de liaison attribué à chaque étoile ainsi qu'à chaque point ici présent. Je peux vous assurer qu'il m'a fallu beaucoup de temps et de patience pour le faire... ainsi que des journées blanches. Mais le résultat en vaut la chandelle. De nature je peux déplacer les étoiles, ce n'est donc pas hors de mes moyens... mais grâce au Planétarium, je peux le faire avec grande précision et nombre de données pertinentes.

Alors que je pensais l'affaire réglée, ce fut une autre étoile de la constellation qui dévia en conséquence de la remise en place de la précédente. Visiblement, le souci ne venait pas de l'étoile...

...mais plutôt de la constellation. Hmmm... Docteur, je crois que c'est une première. Il y a un souci d'équilibre dans la constellation du Sablier... Il va me falloir un temps pour analyser... comment dire en des termes simples... "l'aura" de la constellation ? Ca ne me prendra qu'un moment. En attendant, on va purger le Planétarium...

Ma corne luit d'une lueur forte, exécutant deux choses en même temps. D'une, l'analyse de la (lointaine) constellation du Sablier, et de l'autre... j'ai démarré la purge du Planétarium. Un "rideau" magique translucide se matérialisa devant nos paupières à tous deux.

Il vaut mieux que je vous fournisse ça. La purge n'est pas quelque chose de... hum... recommandé pour les yeux.

Des bruits aussi lourds que la mise en marche du Planétarium se firent entendre, partout autour de nous. Et l'instant d'après, "équatorialement" par rapport à nous, furent crachés d'énormes geysers d'effluves et rejets magiques, couleur mauve, indigo, violet et plein d'autres couleurs froides... le tout le long d'un cylindre percé à intervalles régulières faisant tout le tour de l'installation.

Les rejets éclairèrent d'ailleurs soudainement le tout, permettant de voir à quoi ressemble "réellement" les entrailles du Planétarium : une forêt d'engrenages de toutes tailles, certains titanesques, terminés au fond par une paroi d'acier. Le tout était parfaitement sphérique, et nous étions en plein centre, sur le promontoire. Partout sur les engrenages, se trouvaient des pointes noires minuscules, c'étaient elles qui s'assurèrent de toute la liaison magique de l'installation et des éléments de celle-ci.

Une merveille d'ingénierie magique, ce Planétarium. Certains utilisent la technologie pour améliorer leur vie, d'autres la magie... moi, j'ai décidé de mêler les deux. Combiner les avantages de chacun en un tout harmonieux.