Deux Alicornes non-voyantes... [Pv Blind Melody]

Il fallait que je passe un peu plus de temps à Canterlot ! Après tout, la Pr... Célestia, pardon, vivait dans les environs. Quand j'aurais le courage d'aller... disons... passer du temps avec elle, ce serait bien que je connaisse la capitale equestrienne ! Je doute que je fasse passer du temps à Célestia sur Vitranis... je doute qu'elle ait le temps pour faire, si je me souviens bien, au moins deux semaines de voyage... et un éloignement conséquent de son Soleil.

La pauvre Célestia avait bien du mal à se faire des amis... rapidement elle a décidé de m'introduire dans ce cercle si spécial et secret "d'amis" de la Princesse du Jour... je rappelle qu'elle est techniquement éternelle, et que bien souvent, toutes ses connaissances... disparaissent après de nombreuses années. Alors quand elle a su qu'une Alicorne de nébuleuse -moi en l’occurrence- pouvait jouir d'une longévité très appréciable... elle n'a pas hésité à vouloir se lier d'amitié avec moi. Parce que, tout comme elle, je verrai des gens s'éteindre... la vie des equestriens est si courte !

Mais pourquoi Célestia vivait-elle si longtemps et pas ses sujets ? Son rang ? Son... croisement "unique" ? Ou même les deux ? Je ne savais pas, et ma connaissance physiologique des êtres de chair était limitée. Quand on est faite de nébuleuse, un amas d'énergie mu par une âme... on ne s’embarrasse pas de certains problèmes organiques, comme le vieillissement. Mais on a quand même d'autres problèmes... trop nombreux pour être listés ici, mais il y a notre "instabilité" vitale qui entre en tête de liste.

Bref ! J'arpentais tranquillement l'avenue principale de Canterlot après m'y être rendue... par des moyens que je ne citerai pas, sinon j'en aurais pour des paragraphes entiers. Selon le conseil de Célestia, je ne dévoilais pas ma nature "Alicorne", donc je portais toujours mon poncho, par dessus ma robe rosée scintillante. Après tout, quand on est faite de nébuleuse, on scintille un minimum ! Encore heureux que je ne sois pas dans une forte lumière... sinon j'aurai l'air de ce que les equestriens appellent "une boule à facette".

Mes ailes ainsi cachées, je passais globalement pour une licorne à la crinière écarlate et éthérée. Le temps était plutot couvert, on apercevait timidement le Soleil derrière les nuages... il ne pleuvait pas. Pas encore, peut être ! Au moins, les passants ou les nobles ne me regardaient pas spécialement... mis à part mes yeux, dénués d'iris. C'est normal, ma race est aveugle ! Nous ne possédons pas la vue, à cause de notre... lointain passé et notre composition. Mes yeux, d'un cobalt dégradé, ne possédaient pas cette pupille noire commune à tous les equestriens. Bon... je marchais très bien, hein ! On se repère autrement, chez les miens. Par réception des radiations envoyées par toute matière. On discerne, comme un "sonar", mais... on ne peut pas savourer la beauté d'une couleur ou de la lumière. C'est quand même triste, surtout quand mes propres capacités sont basées sur la lumière et les couleurs.

Bref, arrêtons de digresser le récit ! J'arpentais l'avenue principale, donc ! Sous le regard des passants et des nobles ! Personne ne prêtait grande attention à mon égard, mis à part mes yeux et ma robe qui savait attirer l'oeil, de par son léger scintillement. Tranquillement, je regardais les diverses boutiques, les établissements... de quoi savoir où passer du temps avec Célestia. Si je dissimulais ma nature Alicorne, c'était parce que... ben y'en a peu ou pas du tout, en dehors des Princesses. Et du coup, toute Alicorne est "une princesse" aux yeux des equestriens...

Invité

Je ne sais plus trop où je me trouve. Les yeux fermés sur le même néant que depuis ma naissance, je sens le vent dans ma crinière. Cette même brise qui soulève très légèrement le manteau que je porte. Ce même morceau de tissu qui cache mes ailes de plumes. Ces ailes si peu utiles qui font de moi, un Alicorne. Poney typique, doté de la corne magique et de la paire d'ailes, nous sommes vus étrangement, car si rares. Un croisement chanceux, enfin, selon tous. Je ne sais pas si je suis vraiment un de cette noble espèce. Mes ailes, je ne les utilises jamais. A quoi sert de voler quand on ne voit pas où on va ? Une perte de temps, une déviation vers l'infini et ma perte. Sans guide, dans les airs, je ne serais qu'un stupide poney égaré. Doucement, je lève le museau vers le ciel pour humer l'air et en sentir une certaine humidité. Il risque de pleuvoir je pense. La pluie, elle m'amuse elle aussi, elle est si mélodieuse. Tic, tac, plic, ploc, ses bruits sont tellement différents selon l'endroit où les gouttes d'eau tombent et se fracassent. Un bruit pour le fer, un pour la pierre, etc. J'ai appris à reconnaître ses sons particuliers, et au fond, la pluie m'est un guide précieux.

Mais passons, je tape le sol pour savoir où je me trouve. Sur de la route solide, déjà un bon point. Puis j'hume l'air de nouveau... Odeur de pain frais, la boulangerie pas loin de mon hôtel. Puis je me concentre pour reconstituer ma carte mentale des lieux, chercher un endroit où me poser au calme pour chanter. J'ai cette envie de pousser la chansonnette oui, peu importe qu'on m'entende ou non. Juste envie de me détendre la voix comme tout les jours, pour ne pas perdre l'habitude. Ma voix est un de mes trésors précieux après tout, autant en prendre soin quand elle se porte bien. Doucement, j'avance, usant de toute ma concentration pour écouter autour de moi. Pour entendre ce qui peut approcher de moi, ou ce dont je m'approche. Je fais attention à ne rien cognez, mais malgré mes efforts, il m'arrive souvent des imprévus.

Fort heureusement, aujourd'hui, j'en ai eu aucun. Je parviens à arriver à un de mes points de repères. J'entends le bruit d'eau d'une fontaine centrale. Un lieu de circulation, mais rien de désagréable. Je m'en approcher calmement, m'assurant que mon manteau est toujours en place. Une simple sécurité ma foi. Je ne tiens pas à ce que l'on remarque mes ailes. Je ne veut pas qu'on me remarque pour ça en fait. M'enfin, peu importe au fond. Doucement, je me pose sur le bord de la fontaine en levant le nez vers le ciel pour sentir l'humidité plus forte par la présence de la source d'eau. Puis je ferme mes yeux sans pupilles selon ma mère. Puis je concentre ma voix, mon esprit sur une mélodie. Celle que j'ai rêvé cette nuit. Oubliant le monde autour de moi, j'entame ma mélodie.

J'entendais les instruments de musique dans ma tête, chantant simplement avec mon âme sans me soucier du reste. Sans me soucier des éventuels poneys en train de m'espionner, de m'écouter avec surprise, en se demandant ce que faisait un poney en train de chanter sous la pluie... Est-ce que je chante si mal que ça pour avoir déclenché la pluie ? Je commence à croire, mais je ne cesserais pas de chanter avec mon âme. Mes mélodies sont ma vie, mon guide, ma voix. Tout pour moi qui suis seul. Je n'ai pas mes yeux, alors qu'on me laisse le reste pour vivre heureux. Je reste allongé sur le rebord de la fontaine en laissant ma voix s'exprimer, accompagné de tout les sons de la pluie désormais. Je sens l'humidité envahir mon manteau, recouvrir mon museau et ma crinière. Elle glisse sur ma corne alors que ma tête bouge doucement pour accompagner ma voix, mes yeux fermés pour voir toujours ce même noir.... Éternellement le noir et le néant. Ma vie est faite de sons et d'odeurs, et je m'en accommode bien depuis ma naissance.

Et la pluie qui se met finalement à tomber. Heureusement, l'eau ruisselle sur mon corps comme n'importe qui, elle ne me passe pas à travers, comme je suis faite de... oui bon je sais, je le dis souvent que je suis faite de nébuleuse ! Mais faut pas l'oublier, non plus !

Je ne pensais pas que la pluie tomberait aussi vite. Je ne suis pas vraiment friande de la météorologie equestrienne, et je trouve qu'elle possède un rythme rapide. En même temps, ce sont les pégases qui s'en chargent. Toutes des paires d'ailes qui manipulent des nuages partout dans ce royaume...

Sauf que non, chez moi ce n'est pas le cas ! Les équidés de nébuleuse ne peuvent pas interagir de manière physique avec les nuages... les pégases equestriens tiennent dessus, mais nous on passe au travers comme un rien. Sans doute à cause de notre constitution.

La pluie battante, je finis par faire luire ma corne doucement d'un halo écarlate, me faisant apparaitre à un mètre au dessus de moi un très lumineux, doré et translucide dôme fin sur laquelle les gouttes ruisselèrent. Comme les parapluies equestriens, oui ! Sauf que ce dôme... était fait de lumière que je solidifiais. Comme je le disais plus tôt, mes talents se concentrent dans la manipulation de la lumière. Je pouvais m'en servir pour de nombreuses choses : barrières, protections, supports, déviations... c'était beau à voir malgré l'éclat. Mais jamais je ne pourrais savourer ça d'un œil... voyant, comme l'ont dit mes quelques amis equestriens. Je ne "perçois" que le dôme pour ce qu'il est... rien d'autre. Comment éprouver de la beauté pour quelque chose qu'on ne fait que percevoir, alors qu'il se savoure par la vue ? L’œil doit s'émerveiller... mais jamais le mien ne le fera.

Arrivant lentement près d'une place avec une belle et grande fontaine, c'était plutôt désert. Les quelques poneys qui n'avaient pas peur de l'eau avaient des parapluies, les autres se réfugiaient sous des stores ou des porches. J'attirai beaucoup l’œil à cause de mon dôme de lumière pour me protéger. Installé sur le bord de la dite fontaine, un seul poney subsistait, les yeux fermés. Il n'attira pas mes yeux... mais il attira mes oreilles. Une voix grave, forte, pleine d'émotions... il chantait. Usuellement les equestriens vantent les voix des juments, mais pour une fois... j'avais bien un étalon devant moi. Il restait sous la pluie battante, comme s'il en ignorait le contact...

Discrètement, avec le sourire, je générais un second dôme de lumière au dessus de lui, en espérant que sa vue lui ferait plaisir en plus d'être protégé de la pluie. Une licorne, en plus. Bizarre qu'il ne se protégeait pas... mais de toute manière, je l'écoutais. Ca restait beau pour les oreilles.

Vous allez attraper froid, je crois, si vous restez comme ça sous la pluie. Vous avez déjà l'air bien trempé...

Ma crinière éthérée flottait au vent tranquillement, toute translucide -car faite de nébuleuse, oui, encore- et seul un petit mètre me séparait de l'étalon musical. Je sais que j'ai pu... déranger certains poneys avec l'odeur de ma nébuleuse, mais j'assure qu'elle est toujours inoffensive pour les poumons. Et puis, si je voulais rentrer et me faire inhaler... je l'aurais fait il y a bien longtemps !

Invité

La pluie battait mon corps qui se refroidissait doucement avec le temps. Cette humidité qui envahissait davantage le lieu me prenait le corps, mais mon cœur est fixé sur mon chant pour ceux qui l'entendrait. Je ne me préoccupais pas de qui pouvait m'entendre à l'heure actuelle. Je veut simplement chanter, sans me faire interrompre, et c'est bien ce qui se passe en ce moment. Je sentais mon manteau me coller à la peau, risquant de dévoiler ma paires d'ailes. Malgré qu'elles soient rétractés contre moi, ça forme toujours deux bosses bien visibles sans protections. Puis subitement, alors que la pluie continuait de tomber tout autour de moi, je ne la sentait plus sur mon corps. Intrigué, je ne put m'empêcher d'ouvrir mes yeux aveugles en cherchant à comprendre quelle est l'anomalie qui vient de s'enclencher. Une odeur étrange est proche de moi, une sensation olfactive totalement inconnue oui. Je ne parviens pas à relier cette odeur avec un nom, un objet, ou même une personne. C'est vraiment très étrange oui. Et ça me perturbe au fond, de ne pas savoir de quoi il s'agit. Peut-être un danger, une menace, ou je ne sais quoi ?! Puis j’entends une voix inconnue également, sûrement liée à l'odeur étrange. Une voix qui se veut amical dans ses paroles. J'étais malgré tout intrigué, je me demandais ce qui pouvais bien me protéger de la pluie ainsi. Levant la tête vers le ciel, je tentait de toucher la chose sans succès... Tellement étrange. Je tourne ma tête vers la source de la voix avant de répondre, la voix encore grave de ma chanson :

« Ça ira je pense désormais. Je suis … protégé, par je ne sais quoi. Est-ce de vous, personne mystérieuse ? »

Autant être fixer maintenant sur la source de cette protection que je ne parviens pas à atteindre. Parce que sinon, je vais me faire des idées et m'inquiéter. Je suis toujours comme ça, m'éloigner du danger que l'affronter. Je sais que je ne suis pas à la hauteur, un bien mauvais combattant, alors je préfère m'enfuir plutôt que me faire avoir bêtement. Mes craintes naturelles d'un poney handicapé malgré son espèce plutôt rarissime. La pluie qui fait tinter l'eau de la fontaine m'offre un certain plaisir auditif qui me donne envie encore de chanter, de me détendre malgré le mauvais temps qui en aurait fuir plus d'un. Mais je ne préoccupe pas de la météo, surtout que cette personne mystérieuse semble m'offrir gracieusement une protection des plus performantes. Je garde un léger sourire en me concentrant, fermant de nouveau les yeux. Pour faire apparaître mon violon près de moi. Un instrument tout ce qu'il y a de plus ordinaire au fond, juste mon nom gravé à l'arrière.

« Puis-je encore jouer un peu en profitant de cette protection ? Si du moins vous en êtes responsables, ce dont je ne manquerais pas de vous remercier. »

Sans vraiment attendre la réponse, je commençais à jouer de mon instrument en le maniant par ma magie. Les yeux fermés je me concentrait intensément, sans me rendre compte que j'y allais trop fort. Ce que je pensais n'être que l'accompagnement dans mon esprit se réalisais vraiment. Ma magie avait créer le fantôme d'une dizaine d'autres violons qui jouait aussi, manipulé par ma magie et ma concentration extrême. Le moindre petit hic et tout s'effacera. C'est une chose que je ne contrôle pas vraiment, ma magie parfois s'emballe quand je m'y concentre trop. Ma foi, ce n'est pas dangereux. Mais je sens mon manteau léviter alors que je fais ça, et mes ailes s'étirent doucement. Je n'y prête pas attention, je me concentre seulement sur la musique que je fais jouer à ses images étonnantes que je conçois sans le vouloir. Étonnant, fascinant, envoûtant. Je me laisse allez, de toute façon, comme je l'ai dit, je suis loin d'être une menace ainsi, je ne fais de mal à personne. Oui, vraiment, à personne.

Il répondit et ouvrit les yeux : plutot... pâles et dénués de pupilles... il était donc aveugle, lui également ? Mais... de ce que je sache, les equestriens n'ont pas de "sens de substitution" pour la perte de la vue... donc il avait un véritable handicap. Ca se sentait dans sa réponse... il semblait chercher du regard ce qui le protégeait de la pluie. Comment laisser seul quelqu'un avec un manque si important !?

Ne vous en faites pas, je vous... protège avec un simple dôme de lumière. Mais... je devine, de par vos yeux et vos mouvement... que vous devez être atteint de cécité. Donc vous ne voyez pas cette lumière qui vous protège...

D'ailleurs, durant que je parlais, il avait fait apparaitre un instrument à corde... un violon, je crois que ça s'appelle. Typiquement equestrien. Il était donc bel et bien un musicien, et pas un simple chantonneur... mais je n'osais pas dire que moi-même, naturellement, j'étais aveugle et que j'avais un autre sens naturel pour y pallier...

Bien sûr que vous pouvez jouer, c'est votre droit. C'est un bel instrument que vous avez fait apparaitre... même s'il a l'air des plus ordinaires.

Il en fit apparaitre plusieurs images, de ce violon ! Aussi animées que le vrai... il jouait donc de plusieurs instruments... tout seul ? Il devait avoir fait de la musique son domaine. J'imagine que c'est compréhensible... privé de vue, il se réfugie dans l'ouïe. La musique... était forte et belle, on se croierait presque dans une salle, et pas juste dans la rue ! Il semblait si concentré, les yeux fermés... comme coupé du monde... ou plutot enfermé dans le sien. Son manteau trempé commença même à bouger, à se soulever, révélant... des ailes ? Il n'était donc pas une licorne, mais également une alicorne ! Une alicorne "locale", j'ai envie de dire. Il n'avait ni l'air royal, ni l'air d'un prince... c'était le premier du genre que je voyais sur Equestria, en dehors des princesses. Moi qui croyais qu'il n'y avait que leur royauté qui était alicorne...

C'est... très beau, vous êtes doué. Mais je trouve ça dommageable que vous soyez privé de vue...
D'ailleurs... comment vous appelez-vous ? Moi c'est Nova Nebula... mais appelez-moi Nova.

Je n'osais rien dire en ce qui me concerne... histoire de ne pas le noyer d'informations. Et pour le moment je ne fis aucun commentaire sur sa nature alicorne... connaissant leur réputation invasive en Equestria.

Invité

Nova Nebula, voilà donc le nom de cette jument qui me semble bien particulière. Si elle n'est une déesse ou alors douée d'un grand pouvoir. Un dôme de lumière ? Voilà donc pourquoi je ne comprenais pas ce qui me protégeait. Mes yeux incapables de voir ne pouvaient remarquer, mon odorat ne pouvait sentir de la lumière, même solide. Ou si je le sens, je n'en reconnais pas l'odeur. Je n'ai jamais sentit de la lumière solide, comment puis-je savoir ? C'est logique que je sois un tantinet perdu. Je l'écoutais faire cette simple présentation d'elle même avant de fermer de nouveau les yeux sans rien ajouter. Bien sûr qu'elle a vu que je suis un misérable aveugle, bien sûr qu'elle a vu que je suis un Alicorne. Mais elle n'a fait aucune remarque à ce sujet. Je me pose des questions d'ailleurs. Cette odeur étrange, ce pouvoir très puissant, ce nom semblant exprimer un autre monde. Mais je ne me fait pas d'hypothèses trop vite, il est très probable que je me trompe après tout. Ma vue m'aurait sûrement indiquée la vérité de manière immédiate, mais je n'ai pas cet honneur. Il y a un avantage malgré tout, l'absence de vision rend vigilant, attentif, et empêche le jugement trop rapide sur la notion du physique. Nous ne pouvons juger ce que nous ne voyons pas après tout n'est-ce pas ? Je finit par me lever, posant les sabots sur le sol pour me redresser totalement, me demandant si le dôme lumineux me suivra. J'espère bien que oui malgré tout. Puis je me décida à répondre, me présentant rapidement :

« Blind Melody, tel est mon nom. Mais vous pouvez me nommer Melody simplement, cela m'ira parfaitement. »

Je ne dit rien de plus en écoutant le son de la pluie qui chute sur le béton et dans l'eau de la fontaine. Un calme avec des sons rappelant des clochettes, qui plaît à entendre au fond. Je garde les yeux fermés avec un léger sourire en étirant mes ailes pour les détendre avant de les rétracter, remettant mon manteau humide correctement dessus. Puis je finis par prendre parole de nouveau, histoire d'alimenter une conversation :

« Vous me semblez bien mystérieuse, les quelques éléments que mes sens réunissent sur vous me donnent l'impression que vous êtes, différente si j'ose dire. Pas en mal je vous rassure, mais différente quand même. »

J'ai osé dire les choses comme elles sont après tout. Pourquoi tourner autour du pot pendant des années ? Au pire, si elle le prend trop mal, je pourrais fuir pour sauver ma peau, mais je doute vraiment qu'elle se mette à m'agresser. Elle ou quoi que se soit d'autre. Nous sommes en paix après tout, à part quelques voleurs, il n'y a rien de bien important à signaler. Les changelings ne nous attaquent plus, les autres créatures non plus. Et c'est tant mieux, je suis loin d'être un grand combattant... Juste un musicien des rues qui joue pour son propre plaisir et celui des autres, rien de plus. Doucement, je m'entrepris d'avancer pour ne pas rester totalement immobile, c'est le meilleur moyen pour moi d'avoir froid. Et la maladie est très mauvaise pour ma voix sensible alors pas question de laisser faire bêtement. En même temps, espérant qu'elle me suive vers je ne sais où, je lui adressa de nouveau la parole :

« Pour ce qui est de ma condition, c'est une fortune comme une malchance ma foi, rien de grave en soi pour être honnête. Je suis ainsi depuis ma naissance, je m'en accommode pas trop mal. J’apprends sans cesse à vivre ainsi. Je fais des efforts, et ma foi, tout va pas trop mal. Je ne vole pas, mais ce n'est rien. A quoi peut bien me servir mes ailes hm ? »

Ai-je dit sincèrement à cette étrange personne dont j'allais bien finir par apprendre la nature exacte, du moins, si elle veut bien me le dire. Je verrais bien, le temps seul, me le dira.

Et bien... ravie de faire votre connaissance, Melody !

Faire une nouvelle connaissance intéressante était toujours un plaisir. Ca montre que quelque soit la distance et notre lieu d'origine, l'on est capable de s'entendre avec quelqu'un. Il me trouvais différente... ah, s'il savait. Oh, il saura, il saura. Mais... quand il le faudra. Ceci étant, il n'avait pas l'air... extrêmement soucieux de sa discrétion. Il se releva et commença à se déplacer, heureusement je gardais le dôme au dessus de lui et restais auprès de lui. Etant donné qu'il avait les... sens amoindris, on va dire, il valait mieux le suivre plus précisément qu'avec un equestrien bon voyant.

Je ne le prends pas mal, je vous rassure ! Pour tout vous dire, je ne suis pas originaire d'Equestria à la base. Je suis, ce qu'on peut appeler... une touriste, une émissaire. Je vis à Equestria depuis, il me semble... environ un an, si je calcule bien. D'où je viens, disons que nous n'avons pas la même notion du temps que vous. Il est triste qu'en tant que... hmm... alicorne, vos ailes ne vous servent pas. L'on vous a doté d'ailes qui ne peuvent pas vous servir. C'est... triste, j'ai envie de dire. J'imagine que même juste en licorne, vous auriez été tout aussi heureux... et peut-être même plus tranquille, quand on sait la réputation des alicornes en Equestria.

Non, je n'avais pas encore dit que j'en étais moi-même une, mais ça viendra. Je voulais pour le moment lui parler sans lui donner d'à priori. Déjà, j'imagine qu'il faudrait trouver un abri quelque part... un restaurant, un magasin, n'importe.

Où devrions-nous nous abriter ? Avez-vous un choix d'où pourrait-on se poser tranquillement ? La pluie, ça va... enfin quelques minutes.