rencontre au marché

Rencontre au marché

Blue Feather

Je trottinais tranquillement dans les rues de Ponyville, sur le sentier serpentant entre les maisons colorées et de différentes tailles. J'appréciai beaucoup ce petit village avec son air chaleureux qui, d'un sourire invisible, accueillait ses habitants ou, dans mon cas, ses visiteurs. Les oiseaux chantaient depuis les hauts arbres qui bordaient la rue, accompagnés par ma petite mésange, Azur, qui s'amusait à voltiger autour de moi en faisant diverses petites figures. Je la fixai un instant, impressionnée par sa prestation. Hélas elle finit par se cogner contre un arbre et par tomber par terre dans un petit nuage de plumes bleues. Je l'a relevai délicatement, la réconfortai et la positionnait sur ma tête avant de reprendre ma route. Il fallait dire qu'Azur était un petit oiseau extrêmement maladroit, bien que toujours joueur et optimiste !

Quelle belle mâtinée ! Comme je regrettai que nous ne possédions pas ces magnifiques arbres au solide tronc brun et à la coiffure d'un vert émeraude ébouriffé à Cloudstale, ou ces jolies fleurs qui offraient leurs pétales aux couleurs pastels !

Cependant, je m'étonnais de ne pas entendre l'habituel brouhaha de la ville. Les fois où j'étais venu, beaucoup de poneys discutaient joyeusement entre eux, riaient et parfois même chantonnaient. Aujourd'hui, rien...

-La ville doit être plutôt calme aujourd'hui, Azur, murmurai-je, un peu surprise.

Ma petite mésange ne devait sûrement pas comprendre mes propos, bien qu'elle y répondit par un petit couinement que je déduis affirmatif. Comme j'aimerais parfois pouvoir parler et comprendre son langage...

C'était au milieu de ces réflexions que j’aperçus une licorne, au centre de la place. Il tirait une charrette remplie d'une étrange substance, tantôt d'un or lumineux, tantôt d'un superbe bleu.

Curieuse, je m'approchais un peu plus. La licorne était un mâle, doté d'une crinière courte brune et d'yeux rouges vifs. Sa cutie mark était un étrange mais superbe symbole que je n'avais jamais vu auparavant. Je frissonnais en voyant sa hache, son immense hache... Je ferai mieux de ne pas l'énerver...
Cependant, malgré ce dernier détail un peu inquiétant, je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que contenait ces petits gobelets. C'est pourquoi, Azur et moi, on finit par décider de s'approcher. Je souriais en voyant qu'un écureuil l'accompagnait.

« Hum... Bonjour ? Dis-je, en penchant doucement la tête sur le côté, les ailes légèrement déployées. Je m'appelle Blue Feather, et je, hum... Voulais savoir ce qu'il y avait dans vos pots ? On dirait du miel, mais... C'est un peu différent... »

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Blue Feather

Je dévisageai la licorne, la tête levée. Je devais dire qu'il m'impressionnait assez par sa grande taille et ses yeux rouges vifs. Cependant, il me parla très gentiment et poliment. Comme quoi, les apparences sont souvent trompeuses.

J'ouvrais de grands yeux ébahis où scintillaient l'émerveillement en l'entendant décrire la provenance de cet étrange mais somptueux liquide bleuté et doré. Du miel de givre et du miel illuminé !? Je ne pus m'empêcher de m'approcher doucement en écoutant avec grand intérêt ses explications.

Azur somnolait entre mes deux oreilles : c'était mieux ainsi, car maladroite comme elle était, si elle virevoltait autour de nous comme elle avait l'habitude de le faire, la petite mésange aurait bien été capable de déclencher une catastrophe ayant pour conséquence la tragique destruction de ces bocaux illuminés et glacés.

Je le regardai attentivement déposer précautionneusement les pots sur un joli drap.

« Vous montez un stand ? Cela signifie que vous allez les vendre !? » m'écriai-je, enthousiaste.

Je pris un bocal à mon tour et l'aidai à les installer méthodiquement ; le miel givré d'un côté et le miel illuminé de l'autre. Il y en avait pas mal, un peu d'aide serait toujours la bienvenue... Non ?

« A-au fait, comment vous appelez-vous ? » demandai-je doucement, me rendant subitement compte que j'avais oublié de lui demander son nom.

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Blue Feather

Je l'aidais à aménager le stand, n'hésitant pas à y rajouter quelques décorations discrètes et simples mais aux couleurs harmonieuses. J'écoutais le mystérieux poney se présenter tout en m'attelant à la tâche et sursautai en l'entendant parlé de la Venässia. Je n'avais que très rarement entendu ou eus l'occasion de lire au sujet de cette contré remplie de mystères à mes yeux. Les yeux brillants, je me tournais vers... Karl Elvis ?  Je voulus aussitôt lui poser des questions sur cette région, mais il me tendit au même moment deux pots de miel, un givré et un illuminé en me disant qu'il me les offrait.

« Oh... Merci !!! » m'écriai-je d'une voix remplie de reconnaissance.

J'admirai un instant le superbe liquide que ces pots contenaient tout en me régalant d'avance de leurs goûts prometteur, tandis que la foule commençait à jaillir de tous les côtés. Me souvenant subitement de ce qu'il m'avait dit à propos de lui, je me tournais vers Karl.

« Eumh... Karl Elvis, c'est bien ça ? Tu as dit être un venassien ! Je ne connais pas grand chose à propos de ce pays, bien que je l'ai parfois vu mentionner dans certains livres... C'est dans le nord et la neige, non ? » 

Je caressai timidement la terre de mon sabot blanc droit, à la fois remplie de curiosité, d'interrogations et d'un soupçon de timidité.

« Pourrais-tu m'en parler un peu, s'il te plaît ? » demandai-je, attentive et intéressée.

Je m'assis à côté de lui, mes deux pots à côté de moi, la tête légèrement penché sur le côté et les oreilles grandes ouvertes.

« B-bien entendu, si ça te dérange, je ne t'y oblige pas », m'empressai-je d'ajouter poliment.

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J'écoutais passionnément et avec attention Karl Elvis me conter ce merveilleux mais si mystérieux pays nommé la Venässia. Il m'affirma qu'il s'agissait bel et bien d'un pays froid où de nombreuses tempêtes de neige terribles ne cessaient d'affluer. Je frissonnais légèrement, admirant déjà les poneys capables de vivre dans de tels conditions. Mais tout comme Karl le disait, la carrure et le mental de ses habitants s'étaient habitués à cette vie là. Le froid et la neige étaient sûrement pour eux un élément du paysage aussi naturel que pour nous le soleil lumineux que la princesse Celestia veillait à lever au-dessus de nos têtes. D'ailleurs, les nuages les empêchaient-ils d'apercevoir ce grand astre solaire ?

Karl Elvis continuait sur sa lancée et je ne pouvais cesser de l'écouter. Je me plaisais à griffonner des notes sur un petit carnet que j'emportais fréquemment ; si jamais j'étais prise d'une bouffée d'inspiration pour une histoire en marchant, je pourrai tout de suite mettre mes pensées à l'écrit et ne pas oublier... C'était vraiment très pratique : l'inspiration ne cesse de venir et de repartir, sans cesse, sans que l'on puisse la maîtriser. Il s'agissait d'une chose, d'une force incontrôlable, presque magique pour moi.

Tout en me racontant leurs diverses cultures et modes de vies, il vendait presque machinalement ses pots à diverses poneys de différentes races, couleurs et tailles. Il me semblait même avoir aperçu un griffon !

Bientôt, tous les pots furent vendu et il finit de me conter cette passionnante histoire. Les poneys qui faisaient encore la queue patiemment pour le miel durent s'en aller, déçu qu'il n'y en ait déjà plus en stock... Ils étaient encore très nombreux d'ailleurs : le miel du venassien semblait très populaire et cela ne faisait qu'augmenter ma hâte de le goûter. J'allais bientôt avoir l'occasion de tartiner des tranches de pains avec !

« Merci beaucoup pour toutes ces explications ! M'écriai-je, reconnaissante. Cela t’ennuierai si j'incluais la Venässia dans mon prochain livre ? »

Cette région, méconnue d'une grande majorité de la population, serait un bon sujet pour une petite aventure de la série que j'écrivais actuellement. Je resterai bien entendu vague sur certains sujets, mais rien que l'idée de mettre par écrit ses explications me remplissait d'excitation.

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Je regardais Karl Elvis ranger tranquillement le stand. En temps normal je l'aurais aidé, mais en moins d'une minute tout était déjà empilé dans sa charrette. Il ne restait presque plus rien, simplement un sac qu'il venait de remplir des grosses pièces d'une belle couleur doré que les clients lui avaient donné.

Karl Elvis me proposa donc de venir chez lui pour y mener quelques investigations sur la Venässa. J'hésitai un instant : après tout, je venais tout juste de rencontrer Karl Elvis... Mais la tentation d'en apprendre plus sur la Venässia était bien trop grande.

« D'accord ! »

Karl ramassa sa hache sans utiliser sa magie, ce qui m'intrigua légèrement : si j'étais une licorne, je n'hésiterai pas à utiliser la lévitation sans cesse pour soulever chaque objets... Cela semblait tellement pratique, bien plus pratique qu'utiliser sa force comme nous autres pégases ou poneys faisions.

« C'est décidé, je vous invite dans mon humble demeure, il y aura de quoi manger et de quoi dormir et nous pourrons ainsi parler autant que nous voudrons, et aussi Alwin pourra se poser sur son coussin, et je pourrais aussi vous montrer de trois petites choses sympathique », m'annonça le mystérieux personnage.

« Alwin? Relevai-je. Qui est-ce ? C'est ce petit écureuil, là-bas ? »

J'indiquai un petit animal qui se reposait dans la charrette en faisant un petit geste avec ma queue bleue et blanche. Ma mésange poussa un petit couinement joyeux et s'approcha de celui ci en sautillant, ce qui me fit légèrement rire. Je saisis mes deux pots de miel et m'apprêtai à suivre Karl, avant de m'arrêter subitement.

« Eumh, c'est la direction de la forêt Everfree... » lui annonçai-je, surprise.

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« A l'orée de la forêt Everfree ? Répétai-je, impressionnée. Et tu as déjà abattus des monstres avec ta hache ? »

Je le suivais en trottinant. Karl Elvis ressemblait, de mon point de vue, à un personnage sortant d'un livre. Il m'impressionnait énormément avec ses yeux d'un rouge brillant d'un éclat vif, sa hache aiguisée qui abattait les dangereux monstres, sa corne pointue qu'il n'utilisait pourtant pas pour de simples sorts de lévitations et sa superbe mais mystérieuse cutie mark.

Il m'annonça qu'il pourrait m'apprendre comment on faisait le miel qu'il vendait, ce qui me réjouit  davantage.

« Oh oui, j'adorerai apprendre ! » m'écriai-je, toute contente.

J'étais peut-être un peu trop naïve de me rendre ainsi sans poser de questions chez lui, mais j'étais sûr qu'il n'allait pas me faire de mal... Après tout, il utilisait sa hache pour se protéger des monstres, pas pour assassiner les autres poneys, pas vrai ? On me disait souvent que j'accordais ma confiance trop facilement aux autres et que ça me jouerait des tours un jour, mais je n'y pouvais rien : c'était ainsi que j'étais. Et puis, il fallait dire que Karl me parlait très gentiment, un peu comme un grand-frère.

Je vis du coin de l’œil le petit écureuil, Alwin, se réveiller doucement. Ce dernier m'étonna lorsqu'il s'inclina respectueusement face à ma petite mésange joueuse et sociale. Azur, surprise, voulus, sûrement pour faire bonne impression, s'incliner poliment à son tour. Malheureusement, la maladroite s'entortilla les pattes je ne sais comment dans ce geste pourtant plutôt simple. J'eus un léger rire amusé et l'aidais à se relever. Celle-ci baissa la tête, à la fois de honte et d'excuse envers Alwin.

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Au bout de quelques minutes de trajet, que je passai tantôt en trottinant, tantôt en voletant à ras le sol lorsque j'avais un peu mal aux sabots, nous arrivâmes finalement devant la maison de Karl Elvis. Il s'agissait d'une bâtisse constituée d'un beau bois brun, autrement dit un chalet qui était grand et imposant. Il projetait une grande et large ombre au-dessus de nous deux.

L'habitation se situait à l'orée de la forêt, dos à une petite montagne où semblait être creusé une grotte. Autour d'elle on pouvait apercevoir deux grosses étranges ruches, une bleue et une jaune, où se dessinaient d'étranges symboles gravés. Un autre bâtiment avait été construit derrière, plus petit. Ce dernier semblait être une forge.

Nous nous arrêtâmes un instant face à l'entrée d'où je pus voir un grand potager où Karl semblait cultiver divers légumes plus ou moins communs. Azur regardait autour d'elle, voltigeant à côté de moi, curieuse. La petite mésange n'était même pas fatiguée par cette longue journée... Cela ne me surprenait guère néanmoins : je savais très bien que mon petit oiseau était hyperactif.

Nous entrâmes finalement chez lui. Je m'arrêtai un instant, surprise par la décoration interne, en particulier par des espèces de trophées intimidants. Je ne pus m'empêcher d'avoir un frisson en voyant des têtes tranchées de monstres dont je ne connaissais pour certains même pas l’existence accrochés au mur. J'avais l'impression que leurs yeux, qui paraissaient pourtant encore vifs et cruels malgré le décès de ces bêtes, me fixaient et surveillaient chacune de mes actions.

En dessous de cette étrange et effrayante décoration se situait une superbe cheminée que j’effleurais du bout de l'aile. Elle était constituée d'un magnifique bois ancien et froid au toucher. Je ne pouvais m'empêcher d'imaginer à quoi celle-ci ressemblait durant les longues nuits d'hivers, lorsqu'à l'intérieure dansait une flamme ardente et flamboyante destinée à réchauffer la pièce. Il devait alors y avoir une atmosphère chaleureuse régnant dans le chalet, en dépit des trophées que j'ai déjà mentionnés plus haut.

Le reste de la décoration interne était plutôt banale, sans pour autant faire perdre à l'ensemble son charme mystérieux et antique. Des meubles et des fauteuils d'apparence confortables qui venaient sûrement de Ponyville, voir même pour certains de Canterlot, étaient disposés de manière ordonnée dans toute la pièce. Je pouvais apercevoir au fond un escalier qui devait donner accès à l'étage du chalet, où l'on pourrait sûrement trouver la chambre de la licorne.

Je m'approchais du rebord de la cheminée et remarquai deux bocaux au contenu surprenant. L'un d’entre eux étaient remplis de trois twittermites. J'avais déjà lu à propos de ces insectes diverses histoires et je savais à quel point ils pouvaient être dangereux une fois relâchés. Cependant, je les trouvais adorables tout de même, ainsi endormis et repus. Le deuxième bocal contenait une merveilleuse plume de phénix qui fit briller mes yeux d'admiration.

Karl Elvis me souhaita alors la bienvenue chez lui et je le remerciai amplement. Je continuai un peu d'observer chaque recoin de l'endroit, que je trouvais fascinant. Il y avait même des livres à la couverture ancienne que je n'avais autrefois jamais vu, malgré le nombre incalculable de romans que j'avais eu l'occasion de savourer. Je devais admettre que j'avais énormément envie de les prendre et de les lire, mais je n'osais pas vraiment demander au Venassien.

Je me tournais vers lui en souriant.

« Tu m'avais dit me montrer comment on faisait ton miel ! » lançai-je à son attention, enthousiaste.

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Nous montions par la suite à l'étage dans lequel se situait plusieurs chambres. Il y en avait quatre et chacune d'entre elles possédait un grand double lit, une superbe armoire et quelques objets que je n'avais jamais vu auparavant. Je me sentais un peu gênée en repensant à ma petite maison dans le nuage qui ne possédait qu'une seule chambre, la mienne. Il fallait dire que ma maison n'était pas très grande ; un grand salon et une petite cuisine constituaient le premier étage. Ma chambre, ma salle de bain et une petite bibliothèque personnelle se situaient à l'étage. Je possédai aussi un petit jardin, mais ce n'était rien comparé à celui de Karl Elvis.

Suite à cette fin de visite, le Venassien me dirigea vers la sortie et m'emmena vers les deux énormes ruches dans lesquelles le miel était fabriqué par des centaines de petites abeilles aux sublimes mais étranges couleurs.

Nous nous arrêtions et Karl Elvis m'énonça, une expression sérieuse au visage, les différentes étapes pour récolter le miel. Il y avait un robinet planté dans chacune des deux ruches. Karl Elvis m'expliqua que ce n'était pas aussi simple que cela en avait l'air. Bien qu'il y ai des robinets, il ne suffisait pas de l'actionner pour avoir tout le miel que l'on souhaitait, contrairement à ce qu'on avait l'habitude de faire chez nous pour récupérer de l'eau.

Il m'avertit que si je ne suivais pas les indications correctement, je me ferai attaqué par toutes les abeilles, ce qui me fit un peu peur. J'étais donc plus qu'attentive à ce qu'il disait.

Premièrement, la licorne s'inclina en souriant, se présentant à la colonie. Puis, il déposa une magnifique fleur devant la ruche en m'assurant qu'il fallait impérativement leur donné un présent, mais qu'une chanson où un poème pouvait très bien le faire aussi.

Je connais pleins de poèmes, pensai-je en souriant.

Karl Elvis put ensuite prendre le miel, la tête baissée avec humilité, puis remercia les abeilles tandis que l'une de ces dernières saisissait la jolie fleur offerte par le Venassien. Karl se tourna vers moi en souriant et me dit que les ruches devaient aussi être orientées vers le soleil levant et qu'il y ait des fleurs aux alentours. Je lui rendis son sourire.

« A mon tour », murmurai-je.

Je m'avançai timidement vers la ruche et m'inclinai de la même manière que Karl en me présentant à voix basse. Suite à cela, je leur récitai un court mais joli poème que je venais d'inventer juste pour elles. Puis, je saisis le miel, la tête baissée en les remerciant.

Je me tournai vers Karl Elvis, toute fière.

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Je souris et le remerciai, très fière de ses félicitations. Karl Elvis m'emmena ensuite dans le chalet dans lequel il saisit une bouteille et ouvrit l'un des deux bocaux remplis de miel bleu. Il y versa un peu d'eau et mélangea le tout avant de refermer le récipient qu'il positionna habilement sur le rebord d'une des fenêtres, sous les rayons du soleil chaud de l'après-midi.

Il m'avertit qu'il s'agissait à présent du moment le plus intéressant. Je fixai le bocal, attentive, et lorsque quelques minutes plus tard le miel commença à bouger et à changer de couleur, je ne pus m'empêcher de laisser échapper une légère exclamation d'admiration. La couleur changea pour une teinte violette, puis rouge, avant de devenir orange, et enfin un magnifique doré scintillant. Karl Elvis m'affirma ce que je pensais : il s'agissait bel et bien de miel illuminé.

« C'est magnifique !!! » m'écriai-je tout en m'approchant de mon bocal.

Je suivais à nouveau les étapes énoncées très sérieusement, avec précision et beaucoup d'attention. Je remplis le bocal d'un peu d'eau de rosé du matin que je mélangeai, puis le déposai sur le rebord de la fenêtre, imitant ses gestes. Au bout de quelques instants, il prit la même couleur que celui de Karl Elvis.

Je me mis à sautiller joyeusement en comprenant que j'avais réussi à faire du miel illuminé.

« Merci Karl Elvis !!! » m'écriai-je, toute contente.

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Je souris lorsque Karl Elvis m'annonça qu'il était désormais temps de le goûter. Il coupa deux tranches de pain et sortit deux belles assiettes et deux tasses qu'il déposa sur la table, avant de commencer à faire chauffer de l'eau.

Il me demanda si je préférai le thé ou le chocolat chaud, tout en ajoutant qu'il avait amené du thé de la Venässa et que même s'il était assez fort, il se mariait bien avec le goût du miel illuminé.
Bien que j'aurais en temps normal opté pour le chocolat chaud, l'idée de goûter une boisson venant tout droit de la Venässia était bien trop alléchante. Ce fut pourquoi je choisis le thé venässien.

Je vis du coin de l’œil son écureuil Alwin apporter quelques miettes à ma mésange qui poussa un petit couinement de remercient en s'inclinant légèrement. Azur commença à picorer son repas, qu'elle semblait hautement apprécier.

Alors que je commençai à tartiner ma tartine du miel illuminé, j'entendis mon hôte marmonner quelques mots d'étonnement en fixant la fenêtre. Je le rejoignis, curieuse, et ouvris de grand yeux surpris en voyant de la neige tomber à gros flocons sur l'herbe fraîche du printemps. Les flocons tourbillonnaient de plus en plus vite, dansant dans le vent qui semblait jouer avec eux. Il était très étrange que de la neige tombe ainsi et aussi fort, alors que la saison hivernale était déjà terminé depuis quelques semaines.

« Mmmh... Ils ont peut-être un problème à Cloudstale ? » murmurai-je, un peu inquiète.

Cloudstale, la ville des nuages où se situait ma maison, ressemblait de mon point de vue à un petit morceau du paradis. Seuls les pégases pouvaient y vivre à cause des nuages sur lesquels seuls les pégases pouvaient marcher. C'était de là que l'usine de météo se situait et qu'arrivait la pluie, la neige, le vent, la foudre... Cependant, je savais que leur usine était très étroitement surveillée et sécurisé pour l'avoir déjà visité plusieurs fois.

« C'est vraiment bizarre... » admis-je.

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Je restai quelques instants à admirer la jolie neige qui tombait du ciel, avant de m'en détourner. Je me rassis tranquillement sur ma chaise. Karl Elvis finissait le thé en y mettant quelques feuilles que je n'avais jamais vu avant. Il versa par la suite le liquide dans une tasse qu'il me tendit. Le thé était d'un beau timbre vert clair. Je pris un sucre que je déposais délicatement dans la boisson fumante et mélangeai doucement afin qu'il puisse s'y dissoudre et rendre le tout plus sucré.

Karl Elvis partit mettre un peu de bois dans sa cheminée et l'allumer. Une grande flamme vive se dressa, illuminant et réchauffant subitement la pièce. L’atmosphère devint alors douce et chaleureuse.

Le venässien me tendit deux tartines, une recouverte de miel illuminé, l'autre de miel givré.

« Merci !!! » m'écriai-je poliment.

J'allais boire un peu de thé mais Karl Elvis m'arrêta, m'expliquant qu'il était extrêmement chaud. Je soufflais légèrement dessus et décidais donc de le laisser un peu refroidir avant de commencer à le boire.

Je mordis dans la tartine recouverte de miel illuminé et mes yeux se mirent à briller de plaisir. Je savourai le tendre et doux goût chaud et fus encore plus ravie en sentant un petit goût d'orange peu prononcé. Je ne pus m'empêcher d'en reprendre une bouchée et finis la tartine avant même que je m'en rende compte.

Je passais par la suite au miel givré. Le goût était assez corsé et froid en bouche. Bien que je préférai la tendresse du miel illuminé, je devais admettre que c'était un véritable délice.

Je pus finalement boire le fameux thé qui avait un peu refroidis et remerciai Karl Elvis pour ce délicieux goûter.