Cherry Trick or Cherry Treat !

Cherry Treat est une ânesse qui prend extrêmement soin de son apparence. Certains diront superficielle, d'autre paranoïaque. Toujours est-il qu'elle passe des heures face à un miroir à coiffer sa crinière et se maquiller (ce qui n'est pas facile avec des sabots), elle panique dès qu'elle réalise que le rose dans sa crinière ternit et peut tout abandonner pour filer remettre un flacon de teinture dessus.
N'ayant pas eu beaucoup d'interactions avec d'autres poneys que ses parents, elle est très mal à l'aise en société, communique très mal ses sentiments et est incapable de faire le premier pas. Elle espère s'épanouir et corriger ce défaut grâce à son métier.
Elle est peu entreprenante dans la vie, et espère que tout se règlera par magie, sans qu'elle n'ait rien à faire. Elle se croit trop impuissante pour agir sur le cours des choses. Heureusement, sa nature assez joyeuse lui permet de ne pas sombrer dans le pessimisme, ou pire, la dépression.

Pour une ânesse, Cherry Treat a une allure très excentrique. Là où la plupart des membres de son espèce, qui n'a aucun lien avec la magie, possède un pelage et des crins de couleurs ternes, elle se démarque par des mèches d'un rose éclatant dans sa longue crinière nouée par un anneau doré. Bien qu'elle affirme que cette teinte est naturelle, ce n'est qu'un mensonge. Sa crinière est originellement noire unie. Dans l'incapacité de teindre sa fourrure, elle a été contrainte de la laisser gris souris. Son ventre et son museau sont en revanche recouverts de poils plus clairs, de couleur beige.
Sa carrure est celle de la plupart des jeunes ânes. Une tête plus grosse que celle des poneys, des naseaux plus prononcés, de longues oreilles duveteuses, une queue semblable à celle d'un lion, avec un joli plumeau au bout, et un dos plus tombant que celui des licornes, pégases ou terrestres.
Son flanc n'est pas, à proprement parler, vierge. En effet, de chaque côté de sa croupe apparait un motif stylisé de fleur de cerisier. En aucun cas cette marque ne prédit son destin ou n'explique son talent. Elle a juste choisi de se faire tatouer ce motif, qui la représentait bien selon elle.

D'aussi loin que Cherry peut se souvenir, elle a toujours vécu dans une famille de poneys. D'après ce qu'on lui a dit, ses parents naturels étaient soit décédés, soit trop pauvres, soit pas assez décidés à élever un ânon, et l'avaient abandonnée. Elle ne les a jamais connu, ils ne lui ont jamais manqué et ils ne lui manqueront jamais. Sa famille adoptive est pour elle sa vraie famille. Le couple qui l'a recueillie était un couple de poneys terrestres, des cultivateurs de fleurs qui possédaient des étendues colorées de tulipes et de roses. N'ayant jamais eu de poulain eux-mêmes, ils furent ravis de prendre l'ânesse comme leur fille. Ils lui donnèrent un nom de poney, puisqu'ils étaient bien plus familiers avec leur propre culture qu'avec celle des équidés aux longues oreilles.

A l'école, en revanche, tout était bien plus compliqué. Seule âne de son âge à Ponyville, elle était trop différente des autres. Les premières années, les poulains ne faisaient attention à rien et jouaient avec elle normalement. C'est avec l'âge qu'ils réalisèrent que ses oreilles n'allaient pas rétrécir, que ses couleurs étaient tristes, que son flanc resterait à jamais vierge. Les enfants ne sont jamais tendres avec les blank flank, et ils le sont davantage avec une camarade qui n'aura jamais de cutie mark. Et plutôt que de haïr ceux qui s’aliénaient, elle n'avait qu'une envie : leur ressembler. Non seulement cela calmerait leurs moqueries, mais surtout, les poneys étaient tellement plus "cools" qu'elle. Ils avaient des jolies couleurs, des pouvoirs tels que la télékinésie, le vol, ou les affinités avec la terre, et étaient certains de connaître un jour leur destinée. Elle ne pouvait pas leur en vouloir de la trouver inférieure, puisqu'elle l'était réellement.
Elle prit la décision de commencer à teindre sa crinière. Ses parents, ne voulant pas contredire leur fille chérie, s'osèrent jamais aborder son complexe et la laissèrent faire. Cela n'aida pas vraiment son intégration, mais elle se sentait déjà mieux dans ses sabots, et quitta bien vite l'école. A son âge, tous les autres avaient déjà pris connaissance de leur talent et pouvaient déjà s'orienter vers leur métier de rêve. Ne souhaitant pas voir sa fille sombrer dans le désespoir, sa mère décida de lui apprendre un maximum de chose. Jamais elle ne saurait faire pousser des fleurs comme par magie, mais la ponette avait d'autres tours dans son sac. Cuisine, tricot, bricolage, des tâches ménagères qui peuvent sembler ennuyeuses, mais que la jument prenait plaisir à accomplir. Cherry Treat se lassa vite de faire joujou avec les aiguilles et de faire tomber des marteaux sur ses sabots, mais prit goût à la cuisine (pun not intended). Et cela l'aida à reprendre un peu confiance en elle.
Cela ne la dissuada pas, une fois adulte, de se faire tatouer le flanc. Elle a eu droit quelques fois à des "je croyais que tu étais une ponette", qui l'ont ravie. Et même si elle garde comme tout le monde ses petites insécurités, elle est plutôt fière d'en être arrivée jusque là.