Kornblume - Venässische Qualität

Imbu de sa petite personne, notre pégase n'aime personne plus que lui. Pas même sa bonne vieille maman. Il en faut beaucoup pour le froisser, puisqu'il se rassure et se réconforte tout seul, comme un grand. Pas besoin d'amis ! Oh, ça, il en a bien quelques uns des amis, mais il les voit très rarement et s'en passe. Si on doit passer au classique "il aime, il n'aime pas," sachez qu'on risque de passer peu de temps dans la première partie et bien plus dans la deuxième. Il s'aime lui, mais aussi lui-même, ses chevilles, et son ego. Il déteste à peu près toutes les créatures vivantes autres que les poneys, haïssant les animaux de compagnie et ayant de mauvaises expériences avec des griffons.
En réalité, il lui arrive de temps à autres de craquer et de faire un complexe d'infériorité. Cela lui arrive souvent le lendemain d'une défaite (à un jeu, une bagarre, un pari, peu importe) ou, lors de son enfance par exemple, de lynchages. Il préfère alors s'enfermer, ne souhaitant pas qu'on le voie comme faible.

Kornblume est un étalon à la silhouette (je dis bien la SILHOUETTE) imposante. Bien plus grand que la plupart des Equestriens de par ses origines, son pelage noir n'aide pas vraiment. Quant à ses yeux rouges, ils effraient ceux qui ne s'en moquent pas. Il prend autant soin qu'une pouliche de sa crinière blanche, qu'il souhaite impeccable. Car, oui, derrière ses apparences de racaille, il est aux petits soins pour son corps. Aussi fait-il attention à garder une posture digne des nobles de Canterlot, voire à prendre la pose quand il trouve cela nécessaire.
Sa cutie mark est très tape-à-l'oeil et lui colle une réputation de racaille ou autre assassin. Pas pratique, me direz-vois. Cependant, Kornblume ne la cacherai pour rien au monde. Elle est assortie à ses yeux, il aurait tort de ne pas en être fier après tout ! C'est peut-être aussi pour ça qu'il ne trouve pas de boulot mais bon

Né d'un père disparu avant sa naissance comme ça s'est beaucoup fait, Kornblume était originaire d'un petit village perdu de Venässia, habités par une petite centaine de poneys agriculteurs. Tous terrestres, ce qui faisait de notre pégase le seul de son espèce dans les environs. Alors qu'il n'était qu'un poulain, il avait tenté à plusieurs reprises de se faire des amis, toujours en vain. Que voulez-vous ? Les enfants sont stupides. "Il a des ailes, il est différent", "ce n'est pas un vrai venässien"... toutes les excuses étaient bonnes pour le rejeter. Et pourtant, il ne le prenait pas mal et gardait le sourire en se disant que la prochaine fois serait la bonne.
Les choses s'étaient davantage compliquées pendant son adolescence. Sa cutie mark tardant à apparaître, cela ne faisait que le rendre plus vulnérable aux yeux des autres. Il attirait les moqueries et les coups comme un aimant. Jusqu'au jour où il craqua. Deux jeunes étalons musclés par les travaux des champs venaient gentiment lui rappeler que contrairement aux leurs, son flanc était vierge. Ils riaient, le bousculaient, lui riant timidement comme s'il ne comprenait pas la situation.

Ce type est vraiment une tapette ! s'exclama alors l'un d'eux

Avouons-le, Kornblume n'avait pas écouté ce qu'avaient dit les deux poneys. Il avait fait la sourde oreille, préférant ne pas entendre de quels noms d'oiseaux ils le traitaient. Seulement, entre leurs insultes, il avait entendue celle-là. Il ne comprit pas vraiment ce qui l'y avait poussé, mais il ne put s'empêcher de crier :

Personne... je dis bien personne ne me traite de tapette !
Hé ! C'est qu'il se rebelle le petit poulet !

Aucun doute que cet énergumène allait faire regretter au pégase son insolence. C'était nouveau, qu'il réponde aux provocations. Bah, une bonne baffe le calmerait.
*SMACK*
Le poney terrestre cessa tout mouvement pendant une seconde, surpris. Kornblume avait osé le frapper ? Le minus incapable de tirer une charrue ? Il frappait fort en plus... bah ! une coïncidence ! Mais cette fois, l'emplumé allait prendre cher ! Pas question d'y aller mollo avec lui à présent !

Que c'était-il passé au juste ? C'était ce que se demandait Kornblume. Il n'était pas mort. Au contraire, il était debout, ses agresseurs couinaient au sol. Il s'en était sorti avec une petite douleur au poitrail et une morsure à l'épaule. Était-ce vraiment lui, qui s'était battu, là ? Un sentiment de fierté le submergea. Il était doué pour botter des c**** et ne s'en rendait compte que maintenant ? Il était temps de se venger !

En quelques semaines à peine, l'étalon s'attira les foudres de toute la ville. Son rêve se réalisait : il était craint par ceux qui le persécutaient avant. Seulement, il n'était pas juste craint. Il était aussi haï. Il ne pouvait pas marcher dans les rues sans être dévisagé. C'était horrible d'être harcelé pour rien, mais ce n'était pas plus agréable d'être détesté pour avoir cassé une jambe à untel. Il était temps pour lui de quitter ce pays de fous. Personne ne le regretterait ici, à part sa mère peut être. Et encore, la pauvre subissait à cause de lui, on la traitait de tous les noms pour avoir élevé un poulain aussi violent.
Il y avait des trains tous les trois jours, dont un le jour-même. Peu importe comment c'était là-bas, Equestria serait forcément mieux que ce trou à alcooliques.