C e r u l e a n D r e a m.

Cerulean est compliquée. Il est impossible de lui accorder des traits de caractère précis, puisque cela varie selon les situations, et son humeur. Habituellement, elle est calme, et très silencieuse. Elle préfère discuter avec les étoiles, plutôt qu'avec les autres poneys, car ils ne la comprennent pas souvent. On avait l'habitude de se moquer d'elle, c'est pour cela que Ceru' s'est renfermée brusquement, sortant seulement la nuit afin de voler et admirer la beauté des cieux. Elle est méfiante, ce qui est normal car elle n'a pas beaucoup d'expérience avec les autres gens. Au fil du temps elle a appris à s'ouvrir plus, car sa solitude la rendait malade, même si elle refusait de l'admettre. Jamais elle n'a élevé la voix, et a toujours ignoré les moqueries ou autres insultes. Elle s'amuse de l'ignorance des autres et des fois s'autorise un peu de sarcasme. Généralement, avec ses amis, elle est douce et compréhensible. Si une personne est gentille avec elle, elle le sera aussi tandis que si quelqu'un lui manque de respect elle se contentera de le lui faire remarquer calmement. Elle trouve aussi que le seul moyen de résoudre les conflits est la diplomatie, ce qui la rend plutôt hostile à toute forme de violence. Ce qui est assez gênant avec Ceru', c'est que parfois elle se perd dans ses pensées, et divague. La plupart du temps elle rêvasse, dort même parfois debout. Car il ne faut pas oublier que cette jeune pégase a très souvent la tête dans les étoiles.

" Je m'observais, moi, Cerulean Dream, première du nom. Je scrutais chaque recoins de cette image que me renvoyait le miroir qui ornait ma salle d'eau. Ma crinière, un mélange entre un bleu céruléen et des mèches Barbeau, était ébouriffée, chatouillant mon encolure et mettant en valeur mes traits banals, mais plus fins que la normale. Mes yeux, foudroyants, indiffèrents la plupart du temps à mon environnement, étaient d'un rose doux, tirant vers la couleur d'un rubis. J'ai peut-être l'impression de n'utiliser que des adjectifs mélioratifs, mais ce n'est que la pure vérité. Ce miroir ne mentait pas, j'en étais sûre. Pour avoir un meilleur angle de vue, je recula de quelques pas afin d'admirer lentement la tonicité de mon corps, d'un bleu dragée, et son relief digne d'un athlète. J'avais l'impression d'être un océan peuplé de mystères. Mes ailes étaient impeccablement repliées, collées à mes flancs, dont le droit était orné de ma Cutie Mark. Mes étoiles me disaient souvent qu'il fallait être fier de ce qu'on possède, surtout de nos valeurs morales et physiques car personne ne pourra un jour nous les voler. C'est pour cela que je suis fière de la pâleur de mes traits, de ces yeux effarouchés, de tout ce bleu. A force de m'observer, je du admettre qu'au lieu d'un océan, je ressemblais plus à un iceberg perdu, car malgré ma vitalité mon visage était dépourvu d'une chose essentielle: La joie de vivre. Cela rendait tout en moi froid et indifférent, et je semblais mépriser les autres et avoir l'air snob. J'avais peut être une image trop perfectionnée de moi-même, mais si je ne me mets pas en valeur, qui le fera à ma place ? ".

" Le ciel était clair, dégagé, et surtout dépourvu d'étoiles. Tout portait en ma faveur: le temps, la météo, et la vigueur de mes vingts ans. Mes ailes portaient mon poids avec une difficulté que je feignais d'ignorer, ne voulant point stresser en cours de route. Habituellement à cette heure-ci je suis chez moi, paressant devant des journaux et une tasse de thé au citron. Sauf que ce soir, j'avais une mission de la plus grande importance: mettre au monde le fruit d'un amour démesuré, celui qui n'arrive qu'une fois dans notre vie. Je me nomme Blue Velvet et je suis une actrice réputée pour avoir joué dans des petits films relatant les mérites de notre déesse céleste. Onze mois avant, je m'étais unie pour l'éternité avec un jeune artiste, un peintre méconnu mais doté d'un énorme talent. Et ce soir, alors que je me dirigeais douloureusement vers l'hôpital de Cloudsdale, l'élu de mon coeur était absent, ayant pris la route la nuit précédente vers Canterlot afin d'assister à une galerie d'art. Maudit soit-il ! Une bourrasque de vent me tira brusquement de mes pensées tandis que j'apercevais au loin le grand bâtiment blanc et délicatement posé sur un solide sol nuageux. Heureusement que j'arriva à temps: les premières contractions me firent pousser un petit cri plaintif, que le bruit du vent étouffa. Pourquoi n'étais-je pas sortie avant ? Je me questionnais sans cesse. Ce fut lorsqu'une goutte de pluie se posa sur mon museau que je me rappela la raison: j'avais décidé de me coiffer les cheveux, de me maquiller et de prendre mes plus beaux vêtements pour ce séjour à l'hôpital. Je suis une star, il fallait bien que je m'arrange avant de sortir ! Et puis zut, comme si le vent glacial ne suffisait pas il fallut qu'une averse me tombe dessus, ravageant mon travail soigné et faisant couler mon maquillage sur mes joues. Maudits soit ces pégases chargés de la météo ! " _Blue Velvet.

" La galerie d'art était exceptionnelle. Tout portait à croire qu'il y aura toujours des artistes me faisant de l'ombre. Alors que j'ouvrais mes ailes afin de rentrer chez moi, à Cloudsdale, je compris que j'avais fait une erreur: un vent puissant me rendit l'opération presque impossible. Mais je devais absolument rentrer, ma femme Blue Velvet m'attendait et elle était enceinte. Et si le bébé arrive, alors que je ne suis pas là ? J'avais promis de rentrer avant l'accouchement. Et Blue a beau être parfaite, elle a un sale caractère, surtout avec notre mioche dans le ventre. C'est fou comme la grossesse change les femelles !
Bref, le temps était mauvais, très mauvais, et je priais Celestia fort. Je devais le faire, c'était impératif. Pour Blue, et notre enfant. Alors, j'usa de toute la puissance que mes ailes m'offraient, et bientôt j'étais dans les airs, combattant vaillamment le vent qui sifflait dans mes oreilles. Une pluie torrentielle alourdit mon poids, mais je restais courageux. Des éclairs se formaient à l'horizon, et ma peur grandissait. Déjà, je lâcha mon sac et regretta ce geste: Blue me l'avait offert et n'arrêtera pas de jacasser à propos de cette perte, comme si c'était un être vivant.
A un moment, je ressentis quelque chose d'étrange: comme si une lame électrique me découpait le corps en deux, et bientôt ma vue s'assombrit. " _Le père de Cerulean.

" Lorsque Blue Velvet m'annonça, alors qu'on allait conclure, qu'elle avait un enfant, cela ne stoppa pas mon envie démentielle de la rendre mienne. C'est la jument parfaite: belle, intelligente, drôle et surtout, c'est une star ! Donc, je lui répondis que cela ne me gênait guère. Que j'adorais les enfants. Et lorsqu'elle me présenta sa fille, Cerulean, je dois avouer être tombé sous le charme. C'est une adorable pégase, souvent étrange et compliquée mais très gentille. Je la considère comme ma propre fille, et nos liens sont forts. D'autant plus que j'aime à la folie sa mère. Des fois, Ceru' me demande à propos de son vrai père, mais je feigne de ne pas entendre ou change de sujet. Son père était un très bon ami à moi et lorsque Blue était dévastée par sa mort, elle venait se réfugier chez moi. Je l'ai protégée, me suis occupé d'elle et surtout je l'ai soutenue. C'est pour cela que nous vivons ensemble, dans une grande maison à Cloudsdale. Mon métier de médecin me rapporte assez pour subvenir à nos besoins, et nous formons une vraie famille. " _Le beau père de Ceru.
(sorry for the mistakes)